Célébrer à la fois un héritage et les musiques actuelles : ces deux forces motrices du Montreux Jazz Festival semblent aujourd’hui plus convergentes que jamais. Durant cette édition, le cœur du Festival a vu cohabiter la techno du Strobe Klub et les légendes de l’Auditorium Stravinski. Du côté de la House of Jazz, on ne s’est pas contenté d’honorer ses racines jazz ; il s’agissait d’en montrer le visage de demain. Notamment à travers les sonorités électroniques, omniprésentes aux Montreux Jazz Talent Awards et à la Montreux Jazz Academy.
Le défi était de taille, à la fois acoustique, logistique et artistique : métamorphoser le Petit Palais en maison du jazz, puis convaincre les festivaliers d’investir ce nouveau pôle de la manifestation. L’équipe du Festival avait imaginé ce lieu vibrant et bouillonnant, afin d’honorer le jazz et ses musiques sœurs dans la fête. Très vite, le public concrétisait cette vision, s’empressant nombreux à la scène de la Coupole et sur sa terrasse. Bénéficiant d’un cadre intimiste, les workshops et jam sessions ont paru encore plus intenses, invitant à l’échange et à la célébration. Les Montreux Jazz Talent Awards sont eux parvenus à surprendre et susciter l’engouement du public ; les trois prix seront décernés en septembre.
La nouvelle mouture du Montreux Jazz Club, plus grand et sublimé par une esthétique repensée, a fait forte impression auprès du public et porte déjà la marque de pointures jazz. Dans sa nouvelle configuration, le Club a pu accueillir aussi bien de grandes formations que de délicates performances solo.
Pendant que la House of Jazz vivait une intense première édition, deux autres salles offraient elles aussi leur lot de moments d’exception. Enfilant son costume de rocker à plusieurs reprises, l’Auditorium Stravinski a connu des prestations d’anthologie.
Au Montreux Jazz Lab, on retiendra la maîtrise et la maturité époustouflantes de jeunes artistes et les explorations aux horizons divers, entre metal, electro, hip-hop, folk et pop.
Salué pour sa qualité sonore, sa programmation et son agréable terrasse, le Strobe Klub a réussi sa conversion au sein du 2m2c. Un adjectif est revenu souvent pour caractériser ce nouvel écrin : « berlinois ».
Du côté du Lisztomania, la salle a été prise d’assaut à de nombreuses reprises. La fréquentation des DJ sets en fin de soirée atteste que les noctambules ont définitivement adopté ce lieu de nuit dédié aux découvertes et sonorités aventureuses.
À Music in the Park, les bonnes conditions météo ont contribué à lui offrir une édition de rêve. La popularité de ses concerts festifs et de ses Silent Discos ne fléchit pas.